1
VERSION DEFINITIVE 2eme
Monsieur le Procureur,
Nous vous serions très reconnaissants de bien vouloir vous instruire du propos de cette lettre qui en appelle à votre attention et à votre réflexion que nous laissons à votre libre arbitre.
Nous tenons à vous informer qu’elle sera, dans les meilleurs délais, largement rendue publique et au-delà de l’espace régional.
Cette lettre intéresse directement le décès de notre Fils aîné Nathanaël survenu chez nous le mardi 18 de ce mois à 14H24 et pour lequel vous avez avalisé un permis d’autopsie par un centre médico-légal de Poitiers et dont nous ignorons toujours les justifications. Elle intéresse aussi et plus en profondeur ce que nous appelons les périphéries inattendues et déconcertantes qui se sont développées et qui participent, de notre point de vue, d’une mise en scène médico-policière dont nous fûmes les figurants passifs et ignorés.
Depuis ce terrible instant jusqu’à aujourd’hui, outre notre deuil, nous sommes dans une situation d’exaspération morale éprouvante du fait de l’évolution inintelligible des évènements et dont notre Fils, contre toute attente est le pôle. Nous ne pouvions admettre le jeu de rôle de tous ces gens, y compris celui en pointillé du médecin, s'il en fut confirmé, sans soupçonner le pourquoi de ce qui était tout simplement une enquête et son protocole dont nous découvrions, consternés, l’allure.
Il importe ici de saisir, contre toute dérive émotionnelle, la succession des évènements significatifs ainsi que les comportements individuels circonstanciés, dont nous-les parents- en totale sidération, pour constater le décès de notre Fils et de définir, ce qu’il y a à définir. Sans préambule, ni présentation une jeune femme supposé médecin, et que, pour commodité d’écriture nous désignerons comme tel, est entré dans notre chambre. Nous le savions dépêché par le Samu prévenu par nos soins. De lui-même, nous ne saurons jamais son nom et sa qualité de même qu’il ne nous témoignera aucune civilité et cordialité, ne fut-ce par un regard. Quant à notre Fils dont nous avions protégé le visage par un bandage il nous signifia de l’enlever. A l’exception d’un « arrêt image » sur une rougeur légère au cou et touchée du bout des doigts, l’examen clinique en resta là, il n’y eut rien, ni questions, ni écritures qui puissent a priori définir une attitude, une décision. Après quelques gesticulations, il quitta la pièce, s’absentant plusieurs minutes. A son retour, il fut rejoint, à notre grand étonnement, par trois gendarmes dont une femme bien en armes.
Sans nuance nous sommes passés d’un état passif, l’attentisme et le silence du médecin à celui , actif autoritaire, inquisiteur et distant des forces de l’ordre - évacuation de notre chambre, interdiction momentanée d ’y pénétrer et prise de photographies. Le respect de la situation et pour nous-mêmes n’était qu’une vue de l’esprit pour ne pas dire un non-droit de circonstance.
A notre insu, médecin et gendarmes ont pu convenir sur ce qui fallait convenir en dehors de toute considération clinique effective ouvrant sur une conclusion et dont nous aurions été informés. Dans l’espace temps qui fut le nôtre avec le médecin, très court nous n’avons constaté de sa part aucun échange ni aucune activité consultative ou administrative. Juste un dossier, une feuille à l’orée de son sac.
En l'espace d'un temps très bref, le médecin avec une discrétion féline avait quitté la chambre. Il ne restait que les gendarmes qui nous informèrent de votre décision ouvrant sur une autopsie qui ne put être, de toute évidence proposée que par le médecin, dont nous ne diront jamais assez pour ce qui nous concerne l’inanité surprenante. Les activités des gendarmes furent ce qu’elles devaient être .
Un fourgon mortuaire arriva avec ses gens qui en leur manière furent aussi performants. Nous fûmes totalement marginalisés tant par les gens en uniforme que par ceux des pompes funèbres qui nous laissèrent bien en vue leur carte commerciale.
Le médecin, plus que toute autre personne demeure la clef de voute d’une situation invraisemblable, humainement, mais très vraisemblable dans le complexe sociétal actuel que vous n’ignorez pas et qui nous atteint douloureusement, d’autant que les relâchements verbaux de l’espace publique n’ont pas manqués y compris la presse locale qui s’est prêtée à un entrefilet inqualifiable se gardant de trop de références, mais bien suffisantes. Ce qui nous a empêché de maintenir une plainte que nous avons déposée le jour même en gendarmerie à Thouars.
L’affaire n’est pas close. L’atteinte à la vie privée, surtout à ce niveau est justiciable.
Ainsi La chambre de notre Fils, la nôtre, au gré des « bavardages » a fait l’objet d’une insertion outrageuse propre à la littérature policière. Nous en avons le témoignage.
La boucle était bouclée. Les gendarmes furent les derniers à partir. ? Nous n’avons aucun souvenir de civilité.
Qui pourrait nous dire des effets moraux désastreux que nous vivons les causes, les réelles causes qui sont arrivées un matin avec discourtoisie. Pour notre Fils, pour nous-mêmes, nous exigeons la simple vérité.
Nous ne sommes plus en peine pour comprendre les errances du complexe sociétal et ses relations avec les institutions bien fragilisées dont la vôtre Le sentiment d’une surenchère peut nous surprendre très légitimement d’autant que de nombreux prétextes objectifs mais aussi subjectifs peuvent être évoqués par le médecin, en premier lieu, que nous n’avons pas à charger plus qu’il ne s’est chargé lui-même.
Nous laissons à ses pairs l’éventuelle appréciation de son cas.
Présentement, Notre Fils et nous-mêmes
ne comptons que par votre signature autorisant cette autopsie infamante lourde
de sous-entendu(s) et aussi de pré-supposé(s). Quant au domaine médico-légal très
clos, la confidentialité de ses rapports, quels qu'ils soient, est de règle.
Sachez que Notre fils a été de nombreuses fois opéré pour aider à sa survie et aussi traité avec des neuroleptiques dont vous n’ignorez pas ce qu’ils représentent en nocivité et dangerosité qui aujourd’hui sont en usage abondant et courant. Les névroses affectent en profondeur un grand nombre d’individus de tous les milieux. Vous en avez la saisie fréquente de par les affaires que vous traitez.
Nathanaël Stenka Dante Rosiu, Notre Splendide Enfant , fut de toutes les souffrances et de tous les combats .Ces derniers jours, avec son Assistante de Vie, remarquable, nous l’avons accompagné, avec force , jusqu’à ses derniers instants, jusqu’à son dernier souffle dont nous n’avons jamais imaginé qu’il ait lieu. Nous subodorons la compassion des chirurgiens, des médecins et de tous les soignants de Paris à Hendaye et ceux d’Angers, d’un beau dévouement, qui l’ont suivi avec sympathie et affection pendant quarante et un an. Lors de sa naissance les « spécialistes en spécialité » lui accordaient deux ans d’existence. Magnifique médecine de notables de notre pays encore moins en perspectives en 2023 qu’il était à l’époque.
Cette lettre dont nous aurions voulu qu’elle fut un exposé sobre et de bonne lisibilité s’apparente à un plaidoyer indirect plus improvisé que construit. Elle est porteuse d’une blessure sévère au-delà de notre deuil, vos prérogatives et votre professionnalisme ne sauraient en répondre. Faut-il en rester là par crainte de mesures administratives, voire policières dont nous n’avons pas idée. Les faillites comportementales envahissent la vie publique et cautionnent toute sorte de déséquilibre sociétal de l’éducation, à la santé parmi tout le reste.
Nathanaël et son Frère, beau violoncelliste, ont été et demeurent la force simple et active de notre vie que nous avons souhaité la plus généreuse dans les domaines sociaux et culturels où nous avons pu intervenir et où nous avons laissé des traces.
Puissiez-vous, vous enrichir de cet épisode de la vie quotidienne qui en appelait et en appelle à l’intelligence de ce que nous sommes en simplicité pudeur et tout autant en lucidité, discernement et souverainement en courage dont nous avons saisi pendant toute la durée de vie de « Notre Bonhomme » la réelle plénitude loin du déclin et des errements dont celui que nous vivons, irrationnel et violent par ses conséquences systèmiques opportunes moins incompréhensibles qu’elles ne le laissent paraître.
Le dommage et le préjudice ne peuvent en rester là en simple collatéralité ni revue ni corrigée et encore moins excusée. Nous ne sommes plus qu’un dossier avec des photos et des rapports qui n’auraient jamais du être et qui ne sauraient rester dans vos murs. Quant à l’autopsie, sous votre autorité, la machine était en marche.
A quelle instance s’adresser quand le droit est diversement cautionné et manipulé ? Vous, le médecin, les gendarmes voire le correspondant de la feuille locale et pourquoi pas l’inévitable internet. Tout le monde « a bien fait son boulot » dixit le sieur Fabius. Alors !...
Que pourrions nous préciser de plus qui puisse troubler les actifs et les béats dans leur métier et leur certitude , si ce n’est de repenser le pathos de notre société dont les points de repères sont à volonté révisés jusqu’à dénaturation. Ainsi le « statut et l’espace de vie et de droits civils accordés aux handicapés. Nathanaël n’était représentatif que par ses parents et n’existait que comme allocataire. Il n’avait d’existence que par une pension et une carte d’invalidité. A l’exception de son chirurgien de Paris et plus récemment d’une assistante sociale de la MDPH du département, personne n’a cherché à voir comment il vivait et dans quel contexte il évoluait. Que dire des politiques et administratifs qui n’ont jamais cessé d’être aux abonnés absents. Quant à la population, dont nous sommes, l’ axiome « ça n’arrive qu’aux autres » renvoie à la situation morale et intellectuelle du pays dont le déclin et la paupérisation n’est pas une vue de l’esprit. De par votre fonction et sa définition vous ne pouvez que le constater quotidiennement !
Nous avons vécu notre Fils avec passion et ferveur.
Avec le temps et nos amitiés nous approchâmes les causes plus que probables du handicap de Nathanaël qui apparut et dont personne en milieu accrédité ne parlait pour l’avoir remarqué.
Jamais nous n’avons instrumentalisé ce qui était en sous-jacence mais nous laissâmes, naïvement, les médecins faire leur travail et taper leurs rapports aussi vides les uns que les autres.
Quand il fallut admettre l’évidence et engager le combat, les blouses blanches étaient bien loin ! Il nous restait une prescription médicale dont nous n’avions idée. Elle était sur le bord de la table.
Nous restâmes tous trois dans l’attente d’une ambulance qui tardait à venir. Cela ce passait dans les premiers mois de 1983 au CHU Saint Vincent de Paul à Paris.
Ce fut un combat âpre et sévère de 41 ans de Vie, de jour comme de nuit et nous en portons toujours l’ardeur et la grandeur.
Quant à vous, Monsieur le Procureur et les autres personnages de cette navrante histoire, nous vous renvoyons à un mauvais rêve que d’aucuns, littéraires talentueux, pourraient scénariser.
Acceptez, Monsieur le Procureur, l’expression de nos sentiments très distingués.
M.R et M.O.R
Dans l’attente d’une information de l’IML de Poitiers - ces gens prennent leur temps- le corps de Nathanaël repose provisoirement dans un caveau communal du village.
Une plaque commémorative sera prochainement apposée sur la façade de la maison où Nathanaël a vécu.
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VERSION DEFINITIVE 2eme
Monsieur le Procureur,
Nous vous serions très reconnaissants de bien vouloir vous instruire du propos de cette lettre qui en appelle à votre attention et à votre réflexion que nous laissons à votre libre arbitre.
Nous tenons à vous informer qu’elle sera, dans les meilleurs délais, largement rendue publique et au-delà de l’espace régional.
Cette lettre intéresse directement le décès de notre Fils aîné Nathanaël survenu chez nous le mardi 18 de ce mois à 14H24 et pour lequel vous avez avalisé un permis d’autopsie par un centre médico-légal de Poitiers et dont nous ignorons toujours les justifications. Elle intéresse aussi et plus en profondeur ce que nous appelons les périphéries inattendues et déconcertantes qui se sont développées et qui participent, de notre point de vue, d’une mise en scène médico-policière dont nous fûmes les figurants passifs et ignorés.
Depuis ce terrible instant jusqu’à aujourd’hui, outre notre deuil, nous sommes dans une situation d’exaspération morale éprouvante du fait de l’évolution inintelligible des évènements et dont notre Fils, contre toute attente est le pôle. Nous ne pouvions admettre le jeu de rôle de tous ces gens, y compris celui en pointillé du médecin sans soupçonner le pourquoi de ce qui était tout simplement une enquête et son protocole dont nous découvrions, consternés, l’allure.
Il importe ici de saisir, contre toute dérive émotionnelle, la succession des évènements significatifs ainsi que les comportements individuels circonstanciés, dont nous-les parents- en totale sidération, pour constater le décès de notre Fils et de définir, ce qu’il y a à définir. Sans préambule, ni présentation une jeune femme supposé médecin, et que, pour commodité d’écriture nous désignerons comme tel, est entré dans notre chambre. Nous le savions dépêché par le Samu prévenu par nos soins. De lui-même, nous ne saurons jamais son nom et sa qualité de même qu’il ne nous témoignera aucune civilité et cordialité, ne fut-ce par un regard. Quant à notre Fils dont nous avions protégé le visage par un bandage il nous signifia de l’enlever. A l’exception d’un « arrêt image » sur une rougeur légère au cou et touchée du bout des doigts, l’examen clinique en resta là, il n’y eut rien, ni questions, ni écritures qui puissent a priori définir une attitude, une décision. Après quelques gesticulations, il quitta la pièce, s’absentant plusieurs minutes. A son retour, il fut rejoint, à notre grand étonnement, par trois gendarmes dont une femme bien en armes.
Sans nuance nous sommes passés d’un état passif, l’attentisme et le silence du médecin à celui , actif autoritaire, inquisiteur et distant des forces de l’ordre - évacuation de notre chambre, interdiction momentanée d ’y pénétrer et prise de photographies. Le respect de la situation et pour nous-mêmes n’était qu’une vue de l’esprit pour ne pas dire un non-droit de circonstance.
A notre insu, médecin et gendarmes ont pu convenir sur ce qui fallait convenir en dehors de toute considération clinique effective ouvrant sur une conclusion et dont nous aurions été informés. Dans l’espace temps qui fut le nôtre avec le médecin, très court nous n’avons constaté de sa part aucun échange ni aucune activité consultative ou administrative. Juste un dossier, une feuille à l’orée de son sac.
En l'espace d'un temps très bref, le médecin avec une discrétion féline avait quitté la chambre. Il ne restait que les gendarmes qui nous informèrent de votre décision ouvrant sur une autopsie qui ne put être, de toute évidence proposée que par le médecin, dont nous ne diront jamais assez pour ce qui nous concerne l’inanité surprenante. Les activités des gendarmes furent ce qu’elles devaient être .
Un fourgon mortuaire arriva avec ses gens qui en leur manière furent aussi performants. Nous fûmes totalement marginalisés tant par les gens en uniforme que par ceux des pompes funèbres qui nous laissèrent bien en vue leur carte commerciale.
Le médecin, plus que toute autre personne demeure la clef de voute d’une situation invraisemblable, humainement, mais très vraisemblable dans le complexe sociétal actuel que vous n’ignorez pas et qui nous atteint douloureusement, d’autant que les relâchements verbaux de l’espace publique n’ont pas manqués y compris la presse locale qui s’est prêtée à un entrefilet inqualifiable se gardant de trop de références, mais bien suffisantes. Ce qui nous a empêché de maintenir une plainte que nous avons déposée le jour même en gendarmerie à Thouars.
L’affaire n’est pas
close. L’atteinte à la vie privée, surtout à ce niveau est justiciable. Ne fûmes-nous pas dans les ornières de la diffamation pure et simple ?
Ainsi La chambre de notre Fils, la nôtre, au gré des « bavardages » a fait l’objet d’une insertion outrageuse propre à la littérature policière. Nous en avons le témoignage.
La boucle était bouclée. Les gendarmes furent les derniers à partir. ? Nous n’avons aucun souvenir de civilité.
Qui pourrait nous dire des effets moraux désastreux que nous vivons les causes, les réelles causes qui sont arrivées un matin avec discourtoisie. Pour notre Fils, pour nous-mêmes, nous exigeons la simple vérité.
Nous ne sommes plus en peine pour comprendre les errances du complexe sociétal et ses relations avec les institutions bien fragilisées dont la vôtre Le sentiment d’une surenchère peut nous surprendre très légitimement d’autant que de nombreux prétextes objectifs mais aussi subjectifs peuvent être évoqués par le médecin, en premier lieu, que nous n’avons pas à charger plus qu’il ne s’est chargé lui-même.
Nous laissons à ses pairs l’éventuelle appréciation de son cas.
Présentement, Notre Fils et nous-mêmes
ne comptons que par votre signature autorisant cette autopsie infamante lourde
de sous-entendu(s) et aussi de pré-supposé(s). Quant au domaine médico-légal très
clos, la confidentialité de ses rapports, quels qu'ils soient, est de règle.
Sachez que Notre fils a été de nombreuses fois opéré pour aider à sa survie et aussi traité avec des neuroleptiques dont vous n’ignorez pas ce qu’ils représentent en nocivité et dangerosité qui aujourd’hui sont en usage abondant et courant. Les névroses affectent en profondeur un grand nombre d’individus de tous les milieux. Vous en avez la saisie fréquente de par les affaires que vous traitez.
Nathanaël Stenka Dante Rosiu, Notre Splendide Enfant , fut de toutes les souffrances et de tous les combats .Ces derniers jours, avec son Assistante de Vie, remarquable, nous l’avons accompagné, avec force , jusqu’à ses derniers instants, jusqu’à son dernier souffle dont nous n’avons jamais imaginé qu’il ait lieu. Nous subodorons la compassion des chirurgiens, des médecins et de tous les soignants de Paris à Hendaye et ceux d’Angers, d’un beau dévouement, qui l’ont suivi avec sympathie et affection pendant quarante et un an. Lors de sa naissance les « spécialistes en spécialité » lui accordaient deux ans d’existence. Magnifique médecine de notables de notre pays encore moins en perspectives en 2023 qu’il était à l’époque.
Cette lettre dont nous aurions voulu qu’elle fut un exposé sobre et de bonne lisibilité s’apparente à un plaidoyer indirect plus improvisé que construit. Elle est porteuse d’une blessure sévère au-delà de notre deuil, vos prérogatives et votre professionnalisme ne sauraient en répondre. Faut-il en rester là par crainte de mesures administratives, voire policières dont nous n’avons pas idée. Les faillites comportementales envahissent la vie publique et cautionnent toute sorte de déséquilibre sociétal de l’éducation, à la santé parmi tout le reste.
Nathanaël et son Frère, beau violoncelliste, ont été et demeurent la force simple et active de notre vie que nous avons souhaité la plus généreuse dans les domaines sociaux et culturels où nous avons pu intervenir et où nous avons laissé des traces.
Puissiez-vous, vous enrichir de cet épisode de la vie quotidienne qui en appelait et en appelle à l’intelligence de ce que nous sommes en simplicité pudeur et tout autant en lucidité, discernement et souverainement en courage dont nous avons saisi pendant toute la durée de vie de « Notre Bonhomme » la réelle plénitude loin du déclin et des errements dont celui que nous vivons, irrationnel et violent par ses conséquences systèmiques opportunes moins incompréhensibles qu’elles ne le laissent paraître.
Le dommage et le préjudice ne peuvent en rester là en simple collatéralité ni revue ni corrigée et encore moins excusée. Nous ne sommes plus qu’un dossier avec des photos et des rapports qui n’auraient jamais du être et qui ne sauraient rester dans vos murs. Quant à l’autopsie, sous votre autorité légitimée, la machine était en marche.
A quelle instance s’adresser quand le droit est diversement cautionné et manipulé ? Vous, le médecin, les gendarmes voire le correspondant de la feuille locale et pourquoi pas l’inévitable internet. Tout le monde « a bien fait son boulot » dixit le sieur Fabius. Alors !...
Que pourrions nous préciser de plus qui puisse troubler les actifs et les béats dans leur métier et leur certitude , si ce n’est de repenser le pathos de notre société dont les points de repères sont à volonté révisés jusqu’à dénaturation. Ainsi le « statut et l’espace de vie et de droits civils accordés aux handicapés. Nathanaël n’était représentatif que par ses parents et n’existait que comme allocataire. Il n’avait d’existence que par une pension et une carte d’invalidité. A l’exception de son chirurgien de Paris et plus récemment d’une assistante sociale de la MDPH du département, personne n’a cherché à voir comment il vivait et dans quel contexte il évoluait. Que dire des politiques et administratifs qui n’ont jamais cessé d’être aux abonnés absents. Quant à la population, dont nous sommes, l’ axiome « ça n’arrive qu’aux autres » renvoie à la situation morale et intellectuelle du pays dont le déclin et la paupérisation n’est pas une vue de l’esprit. De par votre fonction et sa définition vous ne pouvez que le constater quotidiennement !
Nous avons vécu notre Fils avec passion et ferveur.
Avec le temps et nos amitiés nous approchâmes les causes plus que probables du handicap de Nathanaël qui apparut et dont personne en milieu accrédité ne parlait pour l’avoir remarqué.
Jamais nous n’avons instrumentalisé ce qui était en sous-jacence mais nous laissâmes, naïvement, les médecins faire leur travail et taper leurs rapports aussi vides les uns que les autres.
Quand il fallut admettre l’évidence et engager le combat, les blouses blanches étaient bien loin ! Il nous restait une prescription médicale dont nous n’avions idée. Elle était sur le bord de la table.
Nous restâmes tous trois dans l’attente d’une ambulance qui tardait à venir. Cela ce passait dans les premiers mois de 1983 au CHU Saint Vincent de Paul à Paris.
Ce fut un combat magnifique de 41 ans de Vie, de jour comme de nuit et nous en portons toujours l’ardeur et la beauté.
Quant à vous, Monsieur le Procureur et les autres personnages de cette navrante histoire, nous vous renvoyons à un mauvais rêve que d’aucuns, littéraires talentueux, pourraient scénariser.
Acceptez, Monsieur le Procureur, l’expression de nos sentiments très distingués.
M.R et M.O.R
Dans l’attente d’une information de l’IML de Poitiers - ces gens prennent leur temps- le corps de Nathanaël repose provisoirement dans un caveau communal du village.
Une plaque commémorative sera prochainement apposée sur la façade de la maison où Nathanaël a vécu.