"L'efficacité du mensonge est dans sa persistance et sa durée".
m.o.r aph. 221
Il y a quelques années Forman Milos, au meilleur de sa fugue occidentale, offrait au cinéma hollywoodien son film "Amadeus" inspiré de la pièce de Peter Shaffer dont l'attention pour le texte de Pouchkine bien entretenue ne fit rien pour déroger à l'invraisemblance d'une histoire si magnifiquement inventée et si remarquablement portée à l'écran. Mais voila !
Je ne pouvais imaginer qu'une partie de mon entourage, apparemment de bonne plantation culturo-intellectuelle, se satisfasse d'une fantaisie, et s'en réclamant de parler avec assurance de ce qui n'a jamais existé. L'ignorance s'étant doublée d'une étonnante arrogance, le propos ne pouvait que tourner court au désavantage d'une vérité historique pourtant très claire et très établie.
Vous l'avez compris ! Nous sommes au coeur d'un détournement "tsunamique"de l'information qu'elle soit audio-visuelle ou journalistique et tout autant d'une manipulation qui se joue de l'intelligence collective absorbée par une rhétorique non pas du convenable mais du nécessaire. N'est ce pas ce qui est arrivé à Alep sur ordre du chef de l'Etat et dont les médias se sont faits discrets pour les uns et cyniques pour les autres pour ne pas dire obscènes. Je renvoie ici au papier de Libération qui minimise les bombardements de la coalition, toujours sauvages et illégaux, qui ont laissé semble-t-il 85 victimes, Damas dénonce le massacre d'au moins 120 personnes. Mais pour rendre ces chiffres "moins bruyants" le papier amorce un retournement proprement vicieux en situant cette bavure comme bien venue dans le jeu des loyalistes syriens. A ce niveau le journalisme est criminogène
"Plus pourri, tu meurs !". Les mauvais esprits évoquent avec pertinence un massacre des populations civiles et non des djihadistes par les avions de la coalition - apparentée à l'OTAN- dont des bombardiers français.
Les
médias entre les mains de quelques oligarques se déclinent dans le
déni de vérité qui pourrait très bien se conjuguer avec l'état d'urgence
actuel aussi inconséquent et meurtrier que les interventions au Mali,
en Libye et en Syrie pour laquelle la digestion française ne cesse
d'être difficile . On évoque du bout des lèvres la mise en accusation
de Blair et Bush pour l'invasion criminelle de l'Iraq et le génocide de
sa population. Je précise que le silence médiatique est de rigueur et
que les consignes américaines sont suivies à la lettre. L'éditorialiste
Paul Graig Robert a qualifié le New York Time de "mère maquerelle de la
presse étasunienne". C'est peu dire.
Depuis
la chute de l'Union Soviétique, j'en reviens toujours à cet évènement
dominant et à ce point fixe de l'Histoire de l'Humanité, l'impérialisme
occidental dans les vertiges de sa décadence et de son délitement a
précipité le mouvement guerrier d'une redistribution des rôles, des
obligations et de toute évidence des allégeances lourdement
anachroniques.
L'Europe
américaine était dans les esprits dès la fin des hostilités de quarante
. Elle avait son cheval de Troie avec le duo Monet -Schuman dont la
crapulerie de l'un n'avait d'égal que la fourberie de l'autre. Traitres
à la patrie ! Nenni, ils avaient l'assentiment de la conscience
collective violemment endoctrinée. Qui se souvient de la haine d'alors
et que moi-même et ma famille avons subi. Il y en eut bien d'autres qui
supportèrent les propos les plus infects. Nous aspirions à une Europe
des Peuples souverains, à une Europe du partage et de la coopération ,
pas à celle des banques et des oligarques, pas à celle de la médiocrité
et du mépris, pas à celle de la guerre et du terrorisme.
Qu'en
est-il aujourd'hui ? Le complexe impérialiste remet les couverts comme
au début du XXeme siècle. Les nazis ou Da'ech, quelle différence dans
l'opportunisme et la démesure criminelle ? Et quelle différence dans la
complicité ? Ne sont ils pas le produit d'une maladie dégénérative
proprement occidentale qui curieusement se ressource depuis le quinzième
siècle colonial du funeste C. Colomb toujours auréolé. Depuis la Bible
le mensonge a creusé des sillons profonds dans l'imaginaire ordinaire.
Les
derniers évènements, la reconquête d'Alep par les forces loyalistes
enlève définitivement la burka de la politique américaine qu'il n'est
pas difficile de lire et de décoder tant elle est depuis toujours comme
l'ensemble des politiques néo-libérales européennes dont elle est encore
la tutrice.
Il
est de plus en plus clair que la recomposition du moyen orient suivant
les schémas israélo-américains est un échec qui ne peut plus être évacué
d'autant que de nouvelles alliances se dessinent.
Je ne m'attarderai pas sur l'attitude turque qui participe d'une déroute occidentale très prévisible.
De
même que l'avenir de l'Ukraine est dans un espace géo-culturel slave,
celui de la Turquie ne saurait se définir en dehors de l'espace moyen
oriental dont la Syrie et l'Iran avec lesquels il a plus à gagner. Les
étasuniens (nouvellement appelés zuniens de la Zunie) qui ne sont pas à
un dédit près peuvent très bien sacrifier Ankara au profit d'un vague
protectorat kurde de type kosovar dont nous savons ce que tragiquement
il en est de faillite sociale et de dépérissement humain.
Pendant la 2eme GM la firme Coca Cola qui entretenait avec l'Allemagne nazie des accords commerciaux profitables mais devenus gênants a créé le Fanta bien anonyme en substitut pour ne pas contrarier une chaine alimentaire très dynamique. D'un coté les bombes et de l'autre les boissons gazeuses.
La politique de Washington qui s'est toujours ouverte à un affairisme impénétrable n'a en rien changé ses stratégies de division, de subordination, de substitution, de soumission etc..etc... et bien sur de pourrissement. Le concept Monroe de l'empire, anachronique à souhait, n'est pas le paradoxe que l'on pourrait imaginer d'autant que l'adversité russo-chinoise a tous les moyens, bien réels, de l'anéantir et bien au delà. Le statu-quo est plus effectif qu'il est imaginable.
Cependant la voie de la paix n'est pas le choix des USA. Ils ne peuvent en rien tirer profit. Ainsi ces derniers temps la Maison Blanche, sans en référer à la Syrie, a forcé l'occupation de facto avec zone d'exclusion aérienne d'une bande de terre qui pourrait, selon eux, préfigurer un kurdistan de marionnettes avec son libre service pour les organes traités et commercialisés en Israel. Je précise ici qu'il s'agit d'un acte de guerre délibéré dont la réponse je le crains risque d'être du même type que celle pour les jeux olympiques. La Gouvernance Russe devant l'hystérie qui préside en tout sens tant aux USA que dans la C.E manifeste un sang froid fait de calme et de lucidité et surtout de patience.
Je pourrais distribuer en ce qui concerne directement l'évolution psycho-politique de la société étasunienne le syndrome de Breedlove ou encore celui de Hillary C. tant les signes de troubles du comportement russophobique en particulier sont lourdement manifestes. Je ne prendrai pas à mon compte le dossier pourri des jeux olympiques pour lesquels la partie russe comptabilise les affres d'une faillite morale arrivée à son comble. Il est amusant d'évoquer le financement de l'AMA assuré pour les trois premiers donateurs, le Canada, la Russie et le Japon. Cherchez l'erreur.
Je rappelle ici, que les USA mauvais payeurs, ont boycotté les jeux de Moscou sur fond d'intervention soviétique en Afghanistan ce qui d'ailleurs offrit à Washington le pouvoir de contresigner l'acte de naissance de la très sainte Al-Queida avec les frères Ben Laden et autre Massoud alors en achat d'armes à Las Végas. Plus tard dans le temps la taupe Saakachvili, logé et nourri à Harvard, sur fond de jeux olympiques à Beijing n' a pas hésité à déclencher un conflit qui a duré trois jours et favorisé la sécession de la Bachkirie et de l'Ossétie sans qu'un seul G.I. ait fini son fast-food. Cela ressemble au scénario de l'Ukraine sur fond des jeux de Sotchi, de préservatifs et d'homosexualité bien masculine et pour finir la sécession très opportune de la Crimée et plus problématique celle inattendue du Dombass. Jamais la Russie ne fut aussi proches des latrines otaniennes très actives après une journée de manoeuvres.
Faut-il rappeler ce qui est devenu un lieu commun pour l'opinion publique, les USA ne combattent pas le terrorisme, ils le développent, ils l'instrumentalisent et le propagent là où leurs intérêts sont en péril. Les pires dictatures qui n'ont d'égales que le pire terrorisme se nourrissent et se renouvellent aux sources de la politique expansionniste et conservatrice de l'occident. Ils ne se passe plus une journée sans que les troupes de Daiech doivent leur salut grâce aux frappes bien ciblées de l'OTAN, et leur évacuation par des aéronefs de la coalition. Les menaces de type CM2 d'un officier supérieur américain, chef d'état-majeur, sont du même cru que celles fantasmées de l'administration présidentielle qui a toujours joué le terrorisme avant, pendant et qui le jouera après.
La politique du chaos est une réalité occidentale d'un système et d'une société très close et très sectaire. La nôtre! La démocratie faisant office de feuille de vigne. Dans l'actualité française, l'affaire Gabonaise à s'y méprendre réédite les évènements de la Cote d'Ivoire avec en prime un contingent de Castelnaudary. C'est du pur jus "Françafrique" revu par Sarkozy et actualisé par Hollande et qui est du goût de la pire réaction française type Front National.
Une grande question tant géo-politique que stratégique est ainsi posée pour les occidentaux. Depuis les conquêtes de Champlain, XVIIeme siècle, la réponse est vénale et criminelle. Fillon récemment osait le colonialisme comme un désir de partage entérinant toute la bêtise du conservatisme éculé dans lequel baigne, outre les droites et extrêmes, la sociale démocratie française.
Où en sommes-nous ?
Le titre de cet article renvoie à la réflexion que nous pouvons avoir de la situation mondiale qui est en plein mouvement et qui exige de chacun d'entre nous de ne rien céder au grand mensonge qui précède les cataclysmes et qui fait "saliver" les va-t-en guerre dont l'ensemble des dirigeants français, le chef de l'Etat sur la première chaise, qui est dans une relecture obsessionnelle du protectorat sur la (les)Syrie (s)
Un denier mot sur la presse monopoliste de notre pays qui couvre les évènements du M.O. et tout particulièrement sur le Monde qui devrait répondre de tous ses manquements à la simple vérité qui sont un épanchement de propagande assassine qui devrait être passible de procès et de pénalité. De par ses engagements pervers d'instrumentalisation, de financement et d'armement de Daech les américains et affidés sont l'anti-chambre d'une " mercenarisation" et portent la responsabilité du terrorisme et des attentats. Ils ont à répondre de toutes les victimes et de tous les assassinats.
Pour mémoire, quelle fut la place de la presse allemande dans la nazification de la population favorisant l'avènement de Hitler ? Quel procès ne fut jamais tenté pour mettre à jour ses menées subversives dont nous savons combien elles furent monstrueuses et criminelles? En France, aujourd'hui, la presse et la télévision, de Zemmour à la famille Le Pen, se nourrissent d'immondices qui alimentent toute une population ignorante et déboussolée. Par ailleurs je ne pense qu'il y ait ce que d'aucuns nomment le 5eme pouvoir qui pourrait correspondre à la 5eme colonne. Ce n'est qu'une nouvelle tête de l'hydre qui nous plombe.
Dans la région des pays de Loire où je vis 12% de la population sont très officiellement analphabètes et combien sont "désalphabètisés"? Aucune autorité politique ne se risque dans le milieu rural encore dans l'hérésie téléthone autre substitut du sentiment de culpabilité et de la croyance en la rédemption.
Il n'est d'identité humaine que dans et par l'altérité, la conscience et le savoir. Hors cela l'Humanité n'a pas d'avenir. Pour ce qui nous concerne le scepticisme est plus qu'un recours, c'est une attitude et pour beaucoup "un mode de pensée". C'est dire où nous allons !
michel-orel rosiu