"C'est toujours avec des mots apparemment jetés en l'air qu'on construit l'opinion publique et qu'on la dirige"
Aphorisme 118 m.o.r
Nous
sommes le dimanche 5 mars, le temps est épouvantable. Pluie, grêle et
vent de tempête. Le département des Deux-Sèvres où je vis, sans
préméditation, entretient des zones de forte déforestation pour une
agriculture tout terrain et maintenant pour une exploitation électrique
intensive par éolienne dont les promoteurs de type CAC 40 ne tarissent
pas d'éloges. Les intercommunaux font fort d'autant que les hélices ont
trois pales. A partir de quatre vous avez un aéronef tout neuf. Il me brûle
de demander à qui profitent ces installations qui apparaissent en bandes
organisées sur des terres encore généreuses. Nous sommes dans le
meilleur des mondes si nous prenons pour argent comptant les
déclarations et autres professions de foi de nos maitres à penser
locaux. Qu'il s'agisse du conseil général ou intercommunal, ces
institutions sont dans une autosatisfaction constante et ravie.
Ayons
quelque lucidité. Le monde rural, singulièrement urbanisé, vue de
l'intérieur atteste un très faible développement culturel et
social, ce d'autant que son l'évolution socio-politique de son profil
n'est pas des plus éloquents. Nombre de villages sont sans définition
idéologique affirmée et leur gestion de type "manager" est menée par
des collèges lourdement introvertis et paternalistes à souhait. Avec
ou sans nitrate les néocons et le populisme nouvelle mouture ont le vent
en poupe. Ce n'est pas le manque de talent et d'aspiration mais celui
inavoué d'audace et d'intelligence politiques. Les préjugés sont d'une
ténacité maladive et les mentalités sont actuellement sur aucune
perspective progressiste réelle alors que les tensions générationnelles
s'amplifient. Ces dernières ne font que profiter à tout ce qui ressemble
à celui qui marche devant les autres. Profil, mentalité, pédigree et
bien entendu trois pièces avec boutons et veste à pans coupés. Peu ou
pas d'artistes mais en rangée de 10 mâles et femelles dents en avant les
formatés des grandes institutions du commerce à l'administration
et nouveaux aspirants à la dysnelisation collective mise en messe par le leader.
Je
serais tenté de dire que le prétendu complexe alternatif de la
gouvernance du pays ne s'est épuisé qu'avec un changement d'acteurs. Ce
qui pourrait en partie expliquer le bal des pantins auquel nous
assistons avec la montée en force de la société civile, des médias et de
l'oligarchie qui n'a jamais cessé d'être dominante et dernièrement
confortée par l'arrivée de Trump au Capitole.
Sommes-nous un Etat de droit ou à convenance un Etat qui s'en réclame ?
Nous
voilà au coeur de cette question avec une campagne électorale qui
s'oublie dans quelques lieux d'aisance. D'une foire et d'une forfaiture
en ce qui concerne trois des cinq prétendants dont le dernier Emmanuel
Macron, homme lige de la haute finance, est un cas de figure et qui
n'est pas sans rappeler son correspondant indonésien Bangbang
Yudhoyono, tout aussi inconnu qu'il le fut mais dont le charisme et les
dents blanches ont su plaire. Il fut élu en 2004 et décida pour
remercier le monde du business de baisser les taxes sur les boissons
gazeuses. Je n'imagine pas Macron par gratitude, si l'hystérie
l'emportait , allégeant les taxes sur Disneyland. A ce niveau tout est
possible.
Il
n'est point besoin de s'attarder sur ce type d'individus qui sont de
facto parmi d'autres des épiphénomènes ordinaires et standards d'autant
plus actifs dans le système qu'ils représentent, qu'ils en usent et en
abusent en toute bonne foi.
L'élu n'est-il pas un état de grâce , dans
notre pays ?
A l'adage "on n'est jamais aussi bien servi que par
soi-même", je rajouterai "pour soi même et les siens" ne se vérifie
plus, il se tonifie. Le seul danger pour "ces gens là" étant une
instrumentalisation du débordement voire de l'excès auquel ils se
prêtent impunément et qui peut être repéré. L'affaire Cahuzac, pour
l'exemple, en est une parfaite illustration. La question posée est ici
de savoir jusqu'où il faut ne pas aller trop loin. L'engrenage s'affole
et en appelle naturellement à la mauvaise foi et au mensonge. C'est
l'affaire Fillon et celle à répétition de Le Pen qui sont la banalité
même dans le complexe politico-déliquescent dont nous avons faiblement
idée. Je rappelle ici que le pays compte plus de 600.000 élus et que
nombre d'anciens sont en retraite économiquement très honorable.
Nous
assistons, dans une singulière indifférence, à une campagne spectacle
de fin de règne par l'émergence de transfuges oligarchiques sans
définition élective, dont le mouvement En Marche , E.M, de résonance
Avanti est représentatif, et qui constitue un nouveau type de
"mercenariat" politico-affairiste dont le fantasque Tapis en son temps
fut l'un des initiateurs. Il fut par Mitterand ce que Macron fut par
Hollande. et un certain D.S.K. dont la tête pensante émerge. La loi du
marché entretient sans scrupule son monde et l'amnistie sans état d'âme.
La
carte de l'homme providentiel va dans le sens de ce que j'évoquais
ci-dessus. Elle ressemble à s'y méprendre à celle du patronat qui se
félicite d'un triumvirat plus cohérent qu'il ne paraît, j'ai nommé Le
Pen, Macron et Fillon faisant fi de la candidature de Jean Luc Mélenchon
seule représentative non d'un programme racoleur mais d'une perspective
politique et sociale lucide et cohérente, dont une Sixième République,
de réhabilitation humaniste et en rupture avec les névroses financières
dévastatrices. Il est le seul candidat dont la tête pourrait être mise à
prix. Les médias, comme pour le Moyen Orient et la Syrie montrent ce
qu'ils sont et pour qui ils travaillent. Je profite ici pour dire toute
ma déception envers ma presse qui s'est faite le relai très
propagandiste d'un rapport d'Amnesty International sur les exécutions de
masse à la prison de Saydnaia en Syrie. Amnesty International, vendu,
acheté et revendu, a aujourd'hui ses entrées à la CIA et autres
officines made in Soros avec leur cortège de collaborateurs du type
Paul Gogo et autre Svetlana Alexeievitch, la liste est très fournie et
les arrivages incessants. Les services sont réglés comptant avec
assurance, carte de séjour et logement. Et tout le reste si affinités.
La présence bien inscrite et non démentie de certaines personnalités
françaises, trop nombreuses, est surprenante et affligeante. Mais les
records d'adhésion reviennent aux élus d'Europe de l'Est et des Pays
Baltes. Du coté de Moscou les vendus à la CIA du genre Navalny,
Khodorkovsky et autre Pugatchev ne sont pas à la traîne, tant qu'il y a
des fonds et des parrainages.
Les filiations de "l'homme de la
providence" E. Macron ne sont, aujourd'hui, un secret pour personne de
bon sens et de réflexion. Des noms apparaissent, à l'exception toutefois
de ceux qui pourraient froisser un souverainisme de combat très en
vogue dans les liturgies actuelles et dont Marine Le Pen s'est faite la
grande prêtresse. Il n'y a pas danger, la maison brûle pour mieux
convenir aux incendiaires pompiers pour lesquels le chef de l'Etat
actuel n'a jamais cessé d'avoir de la sympathie. En votant pour
Hollande, je souhaitais ne plus voir Sarkozy et tout ce qui lui
ressemble. mais je n'ignorais pas que je resituais Mittérand dont nous
supportons toujours la forfaiture.
L'épisode Macron, je l'espère n'est que le dernier acte dégénératif de cette V eme république de bêtise infâme et de supercherie.
En
marge de cet article, je me permets de citer les propos édifiants de la
présentatrice étasunienne de la chaîne NBC du 07.02.17. J'ai nommé Mika
Brzesinski (fille du père).
"C'est aux médias de contrôler ce que les gens pensent". Singulière franchise n'est-ce pas ?
michel-orel Rosiu St de J. 09.03.17