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XII) La vérité si dure !
Que pouvait être l’espérance
A la fin des années quarante
Qui se baladait entre swing et fox trot
Sur les ondes reconquises
Et dans les cabarets rive gauche,
Rythmant les jours nouveaux
Sur fond de purgatoire nauséeux
Et de rédemption salvatrice.
La fin des années quarante
Furent des années de discrétion,
Pour le repentir et l’expiation,
Et tout autant des années d’amertume
Par tant de certitudes anéanties.
D’un uniforme à l’autre,
Les mêmes foules pour d’autres mots,
Et le jeu pervers des intrigues,
Des trahisons absoutes,
Des retournements et des ralliements,
Les seuls, "inexpugnés", inexpugnables
Sur des restes sans triomphe
D’une autre occupation déjouée
Et enterrée à la hâte sans drapeau.
Quant à la libération, que fut elle
Dans les bordels normands,
Parmi les ruines et les cadavres,
Hors négritude, que des blancs
Pour les passes alimentaires.
La monnaie de singe avait cours.
Tout était négociable,
D’une répugnance à oublier
Jusqu’à la collaboration
Convertie à la Résistance.
Il fallait rattraper l’histoire
Et la rendre plus honorable
Jusqu’à la soumettre en révision
Pour ne rien confesser
D’une vérité trop criante,
Quand la gloire pour l’Un
S’évaluait brutalement en profit,
Et pour l’Autre en sacrifice,
Jusqu’à la démesure.
L’Armée Rouge s’est arrêtée sur l’Elbe,
Que n’est-elle allée jusqu’à Brest !...
Version définitive le 23 août 2021
Bis
Que n’a-t-on jamais dit
Que n’a-t-on jamais écrit
Après le mensonge !
XII) La vérité si dure (version d'origine)
michel-orel rosiu
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