lundi 4 septembre 2017

LA VERITE SI DURE.




 

1

 

 

XII)     La vérité si dure !

 

 

 

Que pouvait être l’espérance

A la fin des années quarante

Qui se baladait entre swing et fox trot

Sur les ondes reconquises

Et dans les cabarets rive gauche,

Rythmant les jours nouveaux

Sur fond de purgatoire nauséeux

Et de rédemption salvatrice.

La fin des années quarante

Furent des années de discrétion,

Pour le repentir et l’expiation,

Et tout autant des années d’amertume

Par tant de certitudes anéanties.

D’un uniforme à l’autre,

Les mêmes foules pour d’autres mots,

Et le jeu pervers des intrigues,

Des trahisons absoutes,

Des retournements et des ralliements,

Les seuls, "inexpugnés", inexpugnables

Sur des restes sans triomphe

D’une autre occupation déjouée

Et enterrée à la hâte sans drapeau. 

Quant à la libération, que fut elle 

Dans les bordels normands,

Parmi les ruines et les cadavres,

Hors négritude, que des blancs

Pour les passes alimentaires.

La monnaie de singe avait cours.

Tout était négociable,

D’une répugnance à oublier

Jusqu’à la collaboration

Convertie à la Résistance.   

Il fallait rattraper l’histoire

Et la rendre plus honorable

Jusqu’à la soumettre en révision

Pour ne rien confesser

D’une vérité trop criante,

Quand la gloire pour l’Un

S’évaluait brutalement en profit,

Et pour l’Autre en sacrifice,

Jusqu’à la démesure.

L’Armée Rouge s’est arrêtée sur l’Elbe,

Que n’est-elle allée jusqu’à Brest !...

 

 

                                 Version définitive le 23 août 2021

 

 

 

 

 

 

 

Bis

 

Que n’a-t-on jamais dit

Que n’a-t-on jamais écrit

Après le mensonge !

 

 

 

 


XII) La vérité si dure      (version d'origine)
 
Les années cinquante
Furent des années de repentir,
Des années d’expiation,
Des années de rancoeur.
D’un uniforme à l’autre,
les mêmes foules, les mêmes mots,
Les trahisons absoutes,
Les ralliements et l’opportunisme
En souveraineté légitime,
Les seuls inexpugnés, inexpugnables
Sur des restes sans triomphe,
D’une autre occupation manquée,
Et enterrée à la hâte sans drapeau. 
Quant à la libération, qui dira ce qu’elle fut,
Dans les bordels normands,
Parmi les ruines et les cadavres,
Hors négritude, que des blancs
Pour les passes alimentaires.
La monnaie de singe avait cours.
Tout était négociable,
Jusqu’à la collaboration
Convertie à la Résistance.
Il fallait revoir l’histoire
Pour ne rien confesser
D’une vérité trop criante,
Quand la gloire pour l’Un
S’évaluait odieusement en profit,
Et pour l’Autre en sacrifice,
Jusqu’à la démesure.
L’Armée Rouge s’est arrêtée sur l’Oder,
Que n’est-elle allée jusqu’à Brest !

                                                                            michel-orel rosiu



Bis
Que n’a-t-on jamais dit
Que n’a-t-on jamais écrit
Après le mensonge ?

Ce texte est extrait du recueil   "Des gares revisitées" non encore édité 

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