lundi 16 août 2021

Exposition Ukiyo-e et textes-poèmes

  

 DERNIERS TEXTES   30 août 2021

 

 

 Poèmes plus le XXI révisé



Exposition Ukiyo-e, textes, poèmes.

XXI  Les filles de la Motte  (révisé)

 

En préface :

 

Le polyo. 


Conquérant, il l’était dès l’aube naissante

Prenant le soleil dans sa main par simple défi

La rage lui tenait le cœur de se savoir vivant

Quand tant des siens ont péri.

 

Les cannes blanches

 

Quel regard put lui être supportable 

Et qui lui fut simplement généreux ?

Le nôtre ! En eut-il jamais les faveurs,

Pour que nous puissions le prétendre ?

Il était ce que les histoires entretiennent

Depuis le retour de sa famille, veuve

De bien des siens et si méconnaissable.

Il logeait de l’autre coté de l'avenue

Où s’annonçaient les beaux quartiers

Rompant la vie tapageuse du faubourg

Et les désagréments des petites rues.

Son apparition, insolite, tenait du prodige

Qui se mêlait à la fluidité de l’air matinal

Avec l’hésitation de tout son être

Et un tremblement irrépressible

Jusque sur ses lèvres déjà tendues.

Sa voix put paraître lointaine et abrupte

Pour  dire ce qu’il vivait loin de nous

Et que nous comprenions à demi-mot

Hors les jacasseries insidieuses des filles

Dont il n’eut jamais la saveur.

Il avait les yeux rougis par l’effort

Et le visage étrangement vieilli,

Si près de sa jeunesse encore

Dont il n’avait jamais vécu l’ardeur.

Il était ce que la maladie a façonné

En brisant l’ordinaire de la vie

Et qui se devinait par étonnement

Et frayeur et tout autant éloignement.

Il supportait la solitude par nécessité

Ne pouvant d’elle rien exiger

Rien de ce qu’il pouvait imaginer.

Il avait le souffle court de l’enfant

Téméraire  comme s’il savait déjà

Ce que les autres ne pouvaient savoir.

Il était d'un passage hâtif et distrait,

Et s'amusait de nous laisser parler.

Par trop de faiblesse il baissait les yeux

Et nous signifiait son départ,

Dont nul  ne remarquait la solennité.

Il s’en retournait, presque  heureux,

Un plein sourire sur ses cannes blanches,

En balançant ses jambes folles !

   

 

 


 

Prélude 1

 

 

Le soleil avait fait de ce jour un seuil lumineux

Bien que d’ordinaire il inondât de  lueurs pâles

Les murs de grisaille et les regards égarés.



Prélude 2

 

 

La saison

 

Le printemps fut-il jaloux

Pour changer le décor

C'était  la première aube

Qui couvrait le mur de sa chambre

d'une demi-lueur voilée

Et d'une tache de brume.

 

St Jouin le 10.10.18

 

 

 

Aiku

 

Il a passé son chemin 

L'hésitation de ses pas

A laissé une trace illisible  

 

 

 

Il est bien d’avoir conscience du néant

Et mieux encore d’en avoir l’intelligence

Mais qu’est le premier sans saisir la seconde ?

 



 

L’art contemporain se distingue par les forces sociales et financières dont les légitimités, très artificielles, sont les garants. Quant à la valorisation des travaux qui s’en réclament, elle est ce que le complexe institutionnel au grand complet valide suivant des règles qui sont les siennes.

Ainsi les collections Arnault et autre Vuitton en France sont d’apparence une fausse rupture qui  ne peut fonctionner que pour le public  et faussement entérinent la mort de la peinture proclamée par les maitres à penser que furent et demeurent Claude Mollard, surtout, et Dominique Bozo. Plus représentatifs l'un et l'autre de leur situation et leur officialité que de leur vocation artistique 



 

 


La peinture n’a pas à être en résistance et encore moins en clandestinité. Elle n’a pas “encore” à dire puisqu’elle a ‘toujours” à dire. Par ailleurs elle peut prétendre à l’art contemporain par l’assignation qu’en fait l’artiste et la combinatoire qu’il souhaite, ou qu’on lui fait souhaiter.

La présentation des Chostakoviades, par exemple, peut se distribuer par une mise en scène musicale avec orchestre

Symphonique. Ce qui aurait pu être dans les intentions de

l’orchestre Wiener de Budapest à Loudun et bien entendu dans les miennes.




L’aliéniste

 

Vous saviez avec autorité et pertinence,

Celles là mêmes que vous montriez

En administrateur, maitre de séance

Et magnifiquement zélé,

Qu'il n'était pas fou ou si peu,

Bien que vos définitions, soupçonneuses,

Le rendissent, à votre gré, attrayant

Pour la profession en déclinaison carcérale

Couvrant le marché des névroses. Déficient

Déclaré, il le fut, et curieusement traité.

Certes, il buvait plus que de raison

Le fond vaseux des bouteilles sales,

Que vous laissiez sur les tables,

Le cul dans l'eau, et de sa langue

Léchait  le bois graveleux,  en surface,

Nourrissant une déchéance ordinaire

Dont il vivait, calme, le divertissement.

Il n’était que l’anonyme d’un désordre,

D’une folie enivrant la multitude

Qui ravissait vos cahiers de servitude

A la complaisance savante, appliquée

Et qui faisait de vous une référence.

Il n'était pas fou, en simplicité,

Mais si laborieusement blessé

Par tant de sollicitude douceâtre,

Celle d’une famille dévote

Tout en convenance et la vôtre,

Que vous osiez, chaque matin,

Par la grâce d'un neuroleptique assassin 

Offert à même votre main, 

Avec un sourire d'enfant amusé

Qui ne vous a jamais quitté.

 

 

 

 

La chambre

 

Il n’a jamais cessé de marcher

Qu’en ce domaine où il  rêvait

De ne pas être, de ne plus être

Ce semblant de lui-même

Qu’il voyait sur les bords du fleuve

Se jeter nu matin et soir

Et se reprendre avec sérénité

Pour saluer ce qu’il voulait quitter

Sans jamais le pouvoir.

Il était encore l’enfance

En liberté sauvage

  où se tarissent corps et âme

De ceux qui n’ont jamais rien su

D’une vie tout ordinaire

Et qui des journées entières

Se racontent des histoires

De tortues des îles

Qui dorment sur le dos.

    

Saint Jouin le 7oct. 2017

 

     

L’arriviste  du VIIeme

 

Il savait ne rien devoir,

Avec indécence et plus encore,

Négligeant la défiance des gens de la rue

Dont il fut et qu’il demeurait.

Son retour put paraître sa gloire.

Mais il fut, ce qu’il ne cessait d' être;

Pitoyable jusqu’à l’effroi.

   

St J. le 20 Août 2018

 

 


 

Silences 1

 

 

Soupçon d'ombres parmi la nuit,

Parmi le vide de toutes les  nuits,

Dans l'attente d'un cri,

Que rien n'annonçait

Et qui n’est ce qu'il doit être,

Si peu perceptible ou presque.

Faut il croire un nouveau jour.

Faut il croire une nouvelle  heure

Encore lointaine  et ne rien oublier

D'un regard par tout déserté

D'une vie si sensiblement vive

Ici et là  en longue lassitude !

Et si résolument perdue !

 

 

 

 Silences 2

 

Mais que sont ces enfants

De hasard en sagesse

Alignés immobiles et muets ?

Sont ils d'un théâtre sans murs,

Sans décor sans voix ni lumière,

Que l’étonnement fécondé

D’une lueur ailée et une promesse

Sans lendemain !

 

St Jouin le 17.12.18

 

 ti

Images familiales dévoyées

 

La maison de ma tante

 

La maison était dans une suffisance

A la fois grotesque et écrasante.

Rien qui pu plaire  à l’esprit et au désir,

Que du bourgeois en éloquence

Et des rappels aux domestiques.

 

St jouin le 17.07.19

 


Les chaises,

 

L’aisance avait une odeur de drap

Blanc écru jeté à la volée sur des chaises

En solitude.

Et dont le bois n’était que sueur cireuse

En vague dépoli.

 

 

 La table,

 

La table jouissait d’un nappé d’Asie

Et d’un service complaisant argenté

Qui veillait à ne pas le froisser

L’hypocrisie  s’étalait en sourire

Et le propos en mise en garde

 

 

Le décor

 

 C’était le devant de la scène

Où se jouait en vaudeville

Tout ce qu’il y avait de factice

Pour ne rien contraindre

D’une dignité de caste.

 

 

 

Ma tante, (I)

 

La soeur aînée se doublait d’une bourgeoise

Qu’elle n’était pas mais qu’elle devint

Par un mariage convenu.

Il était de la coloniale en odeur de tabac

Et costume blanc laiteux usé.

 

Le mari de ma tante

 

Il avait la maladie silencieuse

Usant un regard sec et froid,

Et n’était d’aucun savoir ni désir,

Outre sa fortune et la cigarette

Dont il tirait la sève sirupeuse

Entre toux sévère et rire excentrique !

Il s’honorait hautain de médailles vieillies

Et d’affaires  dont il  inventait le  prestige

L’alimentant profusément jusqu’aux larmes.

Il ne faisait illusion que pour ses gens

L’eut-il jamais compris quand il s’exila ?

 

Les amis de ma tante

  

Curieux ces gens dans le faux semblant

Et le verbe maladroit en abondance !

Toujours dans la satisfaction

Du paraître jusqu’au mépris !

 

Ma tante bis

 

La beauté fut elle une apparence

Pour oser s’afficher si effrontément.

Et porter ombrage aux autres.

 


Les cousins

 

Qu’avaient ils à dire plus qu’ils ne disaient

Et qu’ils ne pouvaient dire.

Les échanges se doublaient d’un usage surfait

Une espèce de protocole, son semblant.


 

La cousine

 

Elle versait dans la maladie

Dont elle se parait, théâtrale

Jusqu’à l’extrême névrose,

Et pourtant si franche

Dans sa douleur !

 

 

Le fils oublié.

 

Rien qui puisse arrêter le regard

Et éveiller l’attention. C’était “lui”

Pour tout admettre d’une réclusion

Jusqu’à l’oubli du fils de l’autre !

 

 

L’adultère

 

L’adultère avait eu ce travers

Destructeur et haineux

Le pardon fut nécessaire

Pour reconnaître

La vie plus que l’existence


 

 

                 Palestine.    Intifada

Hors la mer, hors le vent, hors le sable

Que la ligne dure et sèche de l’horizon,

Et un  soleil  pâle pour toute lumière.

La mort du fils fut le deuil d’hier,

Et celui de la mère toute la vie durant.

La terre ne cesse d’être  un silence

Qui ne nourrit plus ses enfants

Dont les regards entre mer et mur

Se perdent en désespérance.

Hors la mer, hors le vent, hors le sable

Que la cime  battue des cyprès

Et les flancs lacérés des oliveraies.

Il n’est de  rue que la ruine

Dans la poussière de ce qui fut.

Labeur des labours asséchés, 

Chants sans voix du désert

Que le feu en mémoire.   

Hors la mer, hors le vent, hors le sable

Un Cri perdu pour toute prière.

 

 Le 09. 12.19

Palestine  II    Image.

Hors la mer, hors le vent, hors le sable

Que les senteurs des oliviers en racines

Immémorielles et l’ivresse des thorbes

Paysannes  dans les champs labourés !

 

 

Conquérant, il l’était dès l’aube naissante

Prenant le soleil dans sa main par simple défi

La rage lui tenait le cœur de se savoir vivant

Quand tant des siens ont péri.

 

 

 

 Version   II  )      Chostakoviade VII  1991   7eme symphonie "Léningrad"

Un poème déjà ancien. Il fut en gestation à Thessalonique, c'était en 1975. Je  venais d'apprendre la disparition de Dmitri. La rédaction définitive est du 17 septembre 1981.  Il fut corrigé en 1992   et revisité ces derniers jours pour vous l'adresser.
Vous pouvez le trouver sur le blog " michelorelrosiu.blogspot.fr"


   


                                       
                                    A DSCH 7eme symphonie "Léningrad"

De ce ciel d'hiver aux larmes grises
Il connaissait la voix dessus les coupoles
Dessus les monts et les forêts
Que ni le jour ni la nuit froissaient
La mitraille se heurtait aux vents fous   
Et sur l'innombrable invaincu debout
Les vitres se brisaient salves et pluies
Ses mains gelaient sur le glacis maculé
Où les notes rougies faisaient rage
Mots et cris la plume se hâtait vive
Les yeux n'étaient que regards
Et bouches offertes à la fureur établie
Déjà s'articulaient dans les confusions
Des phrases en achèvement conquises
En drapeaux flottants sur l'agonie du fleuve
Où les traineaux linceuls glissaient
La mort courait dessus la muraille
Et l'horizon se levait en lumière sonores
L'oeuvre paraissait à l'aube des jours
Là n'était plus qu'un appendice gouffre irréel
L'innocence saignée faisait rempart
Ses clameurs montaient de sous l'abîme
Et les tambours tonnants et les voix fusils
Et cette rumeur dans l'immensité froide
De la page en hymne il faisait feu
Déchainement d'une puissance sourde
Les sons s'enivraient de victoire
De la ville jamais abolie jusqu'à la mer
Jusqu'aux eaux glacées  du Ladoga
Jusqu'à cet éveil Symphonie de Leningrad.


Madame Solonko et Serguei Polkhovsky furent les traducteurs des textes de Bernadette Vial et aussi de plusieurs poèmes. 

 

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