mercredi 30 décembre 2015

Là où je vis, c'est partout et nulle part !



"Tant que les lapins n'auront pas d'historiens, l'histoire sera racontée par les chasseurs".
                                                                                        Howard Zinn


 Nous voici en 2016 et où en sommes nous ? L'année précédente n'a fait que donner dans la caricature sociale et politique et la nouvelle déjà amorcée n'en est que le "remake" plus grotesque et plus incohérent. 
Que représentent, dans le complexe politique actuel, les attentats du 18 novembre 2015 et plus encore quelle place occupent-ils dans la conscience collective où propagande et scepticisme sont toujours à la manoeuvre ?  
Les outrageuses fausses notes des "informations françaises" semblent, ces derniers temps, se faire plus prudentes et moins abusives pour aborder une réalité que de toute évidence le sieur Fabius a foulé aux pieds et rejetée par le verbe à résonance israélo-américaine. Je précise ici, et sans plus attendre, que la communauté juive de France n'est pas toute acquise à la politique menée par Nathanyahu et son équipe. Le sionisme est une déviance extrêmiste pour qui la fin justifie les moyens. Quant à l'antisémitisme, qui d'ailleurs n'affecte pas les seuls juifs, il se prévaut de la xénophobie et du préjugé endémique. Cette situation d'un autre temps ne cesse d'être instrumentalisée au point de criminaliser le soutien que l'on peut avoir pour la cause palestinienne. Ce concept de l'ennemi "qui n'est pas pour moi, est contre moi" est  l'absurde et le monstrueux qu'aucun juif, comme on dit arabe, celte, saxon, sioux, maya  ou scythe entre autres, ne devrait accepter. Je trouve cela intolérable et abject.



Les dommages de cette attitude inepte renvoient aux responsabilités des gouvernements Sarkozy et Hollande unis dans la soumission et le désastre diplomatiques de notre pays dont notre peuple et lui seul a payé le prix fort en vies humaines. Les discours les plus pervers abondent, qu'ils soient
gouvernementaux ou journalistiques, pour commenter sans jamais expliquer 
les conséquences de l'allégeance et de la subordination à une politique  destructrice dont les USA sont les instigateurs et les promoteurs.   
Nous découvrons une éclaircie bien faible mais encore faut-il en saisir les scintillements épars. Les origines ne sont plus abstruses, et les prétextes d'eux mêmes ouvrent sur une multitude de questions complètement occultées et qui se retrouvent dans les guerres des couleurs avec ce qu'elles impliquent de terrifiant et de sale. Aujourd'hui la Bolivie, l'Equateur, le Brésil sont bons pour la déstabilisation et le coup d'état dès lors qu'ils ne répondent plus aux exigences occidentales et plus particulièrement à leur rapacité. 
Parfois le cinéma américain, dans ses débits les plus divers, laisse filtrer une vérité que la MPAA (1), pourtant très active et intentionnée, a laissé passer.
La vérité se nourrirait-elle de l'abus de mensonges et de leurs contradictions ? C'est à croire. Mais dans quelles dispositions mentales se trouvent les populations soumises à un délire informatif incessant où les maîtres de guerre le disputent aux maîtres de la finance "criminalisante et criminalisée"?


Aujourd'hui, seulement, sont évoqués, avec des nuances équivoques les rapports entre le monde des affaires français et le régime de Vichy et ceux plus larges avec les américains et les Nazis. La bourgeoisie discrète ne s'est toujours pas aventurée dans des revendications hasardeuses et mensongères concernant ses attitudes méprisables sous Pétain. 

L'Histoire, encore elle. Toujours elle !
La tragédie du Moyen Orient n'est qu'une réédition de ce qui s'est passé à la fin des années 1910  avec Sykes et Picot (2), subalternes d'ambassades qui entérinèrent le partage criminel des pays arabes. De même que les agressions anglo-américaines de déstabilisation de l'Inde par la création du Pakistan, de la Chine par celle de Formose et plus proche de nous du Kosovo pour nuire à la Serbie, et maintenant de l'Ukraine promise à être l'anti-Russie. Je propose Guernesey comme anti-Grande Bretagne et l'ile de Ré comme anti-France. Quant aux "Iouessais" je vous propose de vous enrichir des dernières réflexions de Noam Chomsky (3). Par ailleurs l'Ile d'Alcatraz pourrait être pressentie. Soltenberg (4), à l'intellectualité contrainte, ne connait rien et n'a rien appris des comportements pondérés et mesurés de la mentalité russe. Je choisis mes mots, la lucidité, l'intelligence et le sens des responsabilités exprimées par le Kremlin ont de quoi exaspérer et perturber les plus solides et les plus résolus  des pays de l'OTAN dans leur aliénation. Ce qui se vérifie bien réellement et quotidiennement depuis 70 ans, tout en restant discret sur les arriérés. Par réaction, nombre de personnalités nord américaines sont aujourd'hui dans l'indignité et dans la résistance. Elles ont ma sympathie et mon soutien.  
  

Présentement, nul ne peut ignorer que le Moyen Orient est devenu avec les saoudiens et les israéliens une zone nucléarisée plus qu'inquiétante. Les uns et les autres possèdent l'arme atomique et le faux pas est dans l'ordre du possible. Sur cette question, le silence médiatique en France est de plomb. Une remarque concernant les victimes des interventions occidentales qui sont comptabilisées quand il s'agit de terrorisme et de tyrannie mais qui sont totalement ignorées  du fait de guerres particulièrement meurtrières et que les maitres d'oeuvres répugnent à considérer. Dégâts collatéraux mollement repris par les médias. Voire ignorés.
On ne peut que "s'amuser" avec inquiétude de la bêtise occidentale au sujet de l'Iran et de la Corée du Nord qui sont les arbres qui cachent les montagnes. Je me permets de citer une perle d'un officier supérieur américain plagiant un maréchal de Louis XV dans "Fanfan la Tulipe" qui trouvait "extrêmement désobligeant que l'ennemi leur tournât le dos". Ce lieutenant général bien inspiré a qualifié avec nuance "d'extrêmement déplaisants" les progrès des armes russes dans la guerre en Syrie. Tout est à l'avenant quand les sous-estimations et le mépris président à une analyse de situation plus que primaire. Les pouvoirs occidentaux, je n'ai pas à le souhaiter, les choses viennent d'elles-mêmes, sont dans une dynamique de dépérissement intellectuel inéluctable dont le corrélat est l'impéritie endémique et la faillite psychique. C'est à croire qu'ils ne comprennent pas ou qu'ils refusent de comprendre où en sont les USA dont le complexe hégémonique tourne à la névrose collective. 

Autre chapitre en périphérie
Les réformes !   Dois-je m'attarder sur le Code du Travail qui n'est que la proie des marchés financiers dont les perversions relèvent d'un dogmatisme idéologique simple, à savoir la banalisation et la standardisation du profit et de l'actionnariat aux dépens, très simplement, de la valeur ajoutée et du salariat. Le monde du travail a annexé, outre le langage, tous les référents économiques courants qui ne sont qu'un nouveau barbarisme. En clair, les conseils du banquier en termes d'intérêts, de placements et de spéculation fonctionnent comme ils doivent fonctionner sans jamais aller au-delà de ce qu'ils sont censés représenter et ce pour mieux soumettre les clientèles. Les paradis fiscaux, les vrais, et les bulles financières et immobilières sont bien là et bien proches de nous. La Société Générale, entre autres, pourrait nous instruire utilement.

   



Autre chose sans changer de trottoir. Le chef de l'exécutif a cru utile de souiller la légion d'honneur, qui ne m'inspire rien de flatteur, en la décernant à ses clients saoudiens et autres quataris qui ont pu savourer quelques fines cuisines sur les Champs Elysées où ils sont en autorité et propriété chez eux. Cette décoration, je ne m'attarde pas sur la polémique, a une odeur de kérosène pour souper chez Dassault.
L'Arabie Saoudite avec les USA sont parmi les pays les plus réactionnaires de la planète. Rien d'étonnant que la peine de mort dans ces deux états s'y applique avec zèle et fréquence. Quelle peut être leur autorité morale si ce n'est celle des prélats de type Dalaï Lama qui continue à faire illusion, hors les repas festifs avec le boucher de l'Irak, j'ai nommé le fils Bush qui est la lie du libéralisme.  
Nous sommes toujours dans le mensonge et dans le mépris.

 
Que reste-t-il, depuis les derniers soupirs du CNR (5), d'un renouveau social, d'une vie nouvelle et d'une espérance porteuse de progrès ? Le terrain est de nouveau miné par une délinquance qui participe du développement d'une oligarchie violemment affairiste et aventuriste.
Le système a ses foules où des gens comme Claude Guéant et Gérôme Cahuzac ont pu côtoyer les invités du CRIF, les édiles des républicains et, bien sûr, tous les oligarques en nombre et richesse.  Comment différencier des hommes et des femmes pour qui la politique est un champ d'opportunité, de complicité et de soumission, déjà citées.
 La vie politique de notre pays est totalement absorbée, aliénée par "le fric et le profit". Nous sommes dans l'inimaginable pour ne pas être inconvenant. L'Union Européenne montre ce qu'elle est. Nous le savions déjà, pour les opposants conscients que nous étions, depuis le référendum ignoré et détourné par la présidence de l'époque peu scrupuleuse de la "légalité républicaine". 
 Le complexe de l'élitisme-singerie s'est largement étendu dans d'autres domaines particulièrement manipulables et influençables dont bien entendu la presse écrite et la télévision. Jamais le journalisme, hélas, avec toutes ses  composantes, n'a versé avec autant d'hystérie et de servilité dans la débauche propagandiste qui est d'un bon rapport financier pour ceux, en nombre, qui y baignent plus que l'index. C'est le temps béni de la "presstitution". De la presse parlée à la presse écrite.  


 J'ai personnellement approché certains personnages dont les états d'âme sont tranquillement monnayables. Les ONG n'ont pas grand mal à recruter. Pas plus que les officines de mercenaires très florissantes.
 
Notre Peuple a payé un lourd tribu et il est à craindre que "la rage" se ressaisisse et atteigne une fois encore les nôtres, d'autant que les attentats ouvrent sur le martyr comme dividende. D'aucuns évoquent mathématiquement les probabilités d'être victimes. Ils les évoqueraient avec moins de fantaisie s'ils se trouvaient piégés dans une situation meurtrière.  
La politique sécuritaire n'a de sens que pour les populations protégées et avec service à la personne. Ce qui n'est le cas ni de vous, ni de moi. Pour le reste, elle annexe toujours plus l'individu dans une stratégie policière et juridique répressives dont les limites, pour être envisagées, ne sont guère définies surtout quand les pouvoirs délégués agissent, arguant l'exercice de leur fonction. L'arbitraire n'est jamais que l'expression d'un pouvoir exécutif autoritaire, en perte de crédibilité, qui joue sur les registres de la criminalisation comportementale. Le complexe de la légalité républicaine peut impunément se prévaloir de toutes les interprétations et manipulations et agir comme bon lui semble. Et le terrorisme dans tout cela ? Sa réalité !
   Que sont aujourd'hui les aventures criminelles des hégémonies prêtes à tous les déséquilibres et à toutes les exactions qui caractérisent les soubresauts néo-coloniaux ? Que nous répondraient les clubs Soros, Bilderberg (6) et autres pieuvres dont les prétentions sont celles que nous voulons bien ignorer, sans même les contester ? Tout ce que nous vivons est la conséquence directe d'une politique globale dont les marchés financiers sont de fait les commanditaires. C'est une dynamique d'horlogerie qui dépend du remontoir toujours plus fragile.
   
Je reprends le cours de mon propos.
 Faut-il rappeler que de Gaulle, un exemple édifiant, fut déchu de sa nationalité par Pétain avec lequel Roosevelt a entretenu des relations diplomatiques très confiantes jusqu'en mai 1942. La bataille de Stalingrad qui commença en juillet de la même année et le débarquement allié en Afrique du Nord a contribué à resituer la politique américaine à l'endroit de Vichy qui a révisé sa nomenclature  des pays de l'Axe. Un réajustement qui s'avéra très utile après l'invasion de la Normandie, pour mettre en place une politique d'occupation qui aurait du marcher.  
Mais que pouvait, à l'époque, représenter une telle sanction proprement administrative contre l'un des chefs de la France combattante, qui ménageait la trahison et la peine capitale alors que se déchainait le terrorisme d'Etat collaborationniste ultra contre les populations Juives, Roms, et la Résistance de l'Ouvrier et du Cheminot ?

Nos rapports à l'histoire posent une grande et grave question de société et sur laquelle, plus que jamais, nous devons tous nous attarder. Le fait de prétendre ne rien savoir, ne contrarie nullement de penser ce que l'on veut penser au nom, bien sûr, des présupposés et des préjugés manipulés par le haut pour descendre vers le bas dont nous sommes. Le "c'est bien connu" et le "tout le monde sait" est l'apanage d'une ignorance banalisée et entretenue pour ne pas   sacrifier sur l'autel de la vérité "vraie" la sacro-sainte propagande criminelle très à l'ouvrage actuellement, et surtout pour ne rien toucher des fausses validités historiques, réformistes en tête dont les Etats-Unis ont à eux seuls une exclusivité effrayante. Sur 239 années d'existence, le pays totalise 222 années de guerre et végète dans une politique sociale parmi les plus régressives de la planète, avec le Libéria cité par Nuland, pour consoler les ukrainiens et les Emirats, Arabie Saoudite comprise.
La récente déclassification par la CIA de 3800 documents des quarante dernières années donne le vertige sur nombre de dossiers dont celui de l'Ukraine qui dès 1953 était dans l'oeil de l'office et faisait l'objet de tentatives de dérives néo-nazies par récupération du Banrisme (7).   
Monsieur Fabius, entre autre exemple, et tout ce qui lui ressemble en nombre, ne pourrait se permettre une quelconque allégation honteusement mensongère dont il a contre toute considération fait usage d'autant qu'il chapitre sur des registres qui débordent l'hexagone. Il est de ceux qui, entomologistes, peuvent différencier la nature du poil d'un combattant islamiste de celle d'un combattant modéré. Nuance capillaire affine qui pourrait corroborer les compétences plus que hasardeuses de ce ministre. Il ne fut pas sans savoir les succès de l'armée irakienne et le curieux sauvetage américain, qui a mis en émoi silencieux les médias, des rescapés islamistes de la bataille de Médine. Victoire essentielle des troupes irakiennes et désavoeu de la politique sordide du Pentagone qui fut, via le général Petraeus, dépassé par le monstre qu'il a créé de toutes pièces sur les ruines de l'armée irakienne abusée, dont il est le maître à penser. J'évoquais, dans l'un de mes billets, la naissance et l'avènement du nazisme et la politique occidentale. Le scénario qui se nourrit d'une rhétorique moulée à la louche est réécrit, tant les causes renvoient aux mêmes effets. Il est des stratégies inamovibles qui laissent entrevoir le complexe de répétition. J'évoquais l'histoire, si essentielle pour comprendre, voire analyser, le développement des évènements. La nouvelle aventure occidentale au Moyen Orient, je n'ignore pas les autres, en est un bel exemple. 

 Ma famille et moi-même avons rompu avec la télévision comparable à la fameuse 5eme colonne, et dont les pouvoirs toxiques sont sans limite. Notre presse est une presse d'idées qui mériterait une audience plus large. Nous la connaissons bien et sa tenue honore le rôle du journalisme informatif. Quant aux médias radiophoniques les filtrations propagandistes très fortes affectent l'ensemble des canaux que nous conservons pour leur programmation culturelle. Une bonne chose. Parfois quelques titres en première heure, jamais repris en seconde, avec le défilé des spécialistes agréés et très institutionnels dont l'impéritie sans honte peut se boire avec le café. 
La sociologie de la sociologie est plus qu'envisageable.   



Nous vivions à Aubervilliers, à la Maladrerie, avec d'autres artistes dont beaucoup étaient en mal de reconnaissance. Certains m'étaient sympathiques mais d'autres baignaient dans un complexe légitimiste petit bourgeois et ouvertement infantile. La Maladrerie fut une aventure qui n'a pas abouti. Il eut fallu à ses promoteurs dont Jack Ralite, que je salue très fraternellement, des moyens financiers plus conséquents et des personnalités artistiques plus ouvertes et plus généreuses.

A présent nous voici en province, entre nord et sud, mer et plaine. Un village parmi d'autres avec son église monumentale aux abords d'une route qui mine à longueur d'année ses fondations. Le tout camion macronien ne laisse aucune perspective à un autre tracé.  Le monde rural, s'il en est encore, est le grand laissé pour compte et le grand absent. Nous vivons au quotidien sa ruine.

    
(1)  MPAA  Motion picture association of America.
(2) Accords franco-britanniques partage du Moyen Orient 16 mai 1916.       protectorat très colonial français sur la Syrie.
(3) Noam Chomsky Homme de Lettres américain
(4) Soltenberg nouveau gérant de l'OTAN
(5) Comité National de la Résistance
(6) Soros "patron du monde tout azimut" déstabilisateur et conspirateur magouilleur et spéculateur hors pair. Spécialiste tordu des droits de l'homme. Sponsor de ce qui est nobélisable dont Svétlana Alexéievitch qui s'autorise  aujourd'hui, plus qu'hier, bien des  choses.
(7)Bandérisme de Bandéra Stépan nazi ukrainien collabo. féroce et assassin notoire de type Lafont et Bonny de la gestapo française .

lundi 28 décembre 2015

Sur une exposition très atypique en milieu ruralo-urbain. Première partie


Prologue 


 Comment dire les choses en nouveauté, voire les écrire, quand, en des termes, d’une remarquable pertinence et bien souvent d’une grande valeur critique tout semble avoir été dit et couché sur le papier  par ceux-là même, de Goncourt à Muller,  que nous ne cessons   de fréquenter et dont nous craignons de paraphraser les travaux remarquables qu’ils ont faits sur l’estampe japonaise et dont nul n'ignore qu'elle est du Japon plus qu'un symbole, un emblème.

Ainsi  l’estampe, dont l’histoire se rattache à l’Asie du sud-est et tout particulièrement à l’archipel nippon, représente pour les japonistes, en France, qu’ils soient du marché Malik ou de  la rue de Rivoli l’apogée d’une ville - Edo,  le développement d’un  espace - Ukyio-e et l’activité de trois dessinateurs graveurs - Okusai, Hiroshige et Utamaro. Cette représentation  regrettablement réductrice est aujourd’hui contestée, non pour ce qu’elle  implique  en propre, mais pour s’ouvrir   à d’autres  époques, d’autres lieux et d’autres artistes tout aussi remarquables et dont les contributions n’ont jamais cessé de faire   autorité auprès de ceux qu’il faut bien appeler “les spécialistes”, improvisés ou institutionnels. Kuniyoshi, Buncho, Kunisada, Goyo, Sharaku, Kunichika et bien d’autres apparaissent au grand jour dans l’histoire de l’estampe mais à de rares exceptions près  les monographies les concernant restent isolées. Les bibliographies et autres monopgraphies sur Hokusai et Hiroshige et bien sur les shunga par leur volume ont de quoi irriter par comparaison avec le reste des ouvrages bien souvent très généralistes .
La pérennité de l’estampe, telle qu’elle se conçoit de nos jours, est établie sur les techniques conceptuelles d’origine qui rendent possible la réédition à petite et aussi à grande échelle. Les dessins du Tokaido d’Hiroshige, par exemple,  ont connu au moins trois grands imprimeurs Hobei le premier, suivi de Kyoka et de Hoeido pour le plus récent. Cette activité qui revendique  une originalité d’époque et d’atelier a pu, au vu de leur état,  utilliser les bois du graveur Jirobei ou les refaire à l’identique par d’autres graveurs. Goyo  entre la fin du XIX eme et le début du XXeme siècle fut de ceux là. L’estampe depuis sa création s’est toujours relativisée par une “renaissance” très vite activée et qui s’est rendue estimable et valorisée par un marché florissant mais discret. Il n’est pas rare de voir des pièces rééditées des années 1915 et 1940 être très recherchées  et très appréciées. L'édition et la réédition qui se traduisent par l'impression et la réimpression  ne sont en rien affectées si elles sont établies en tradition par les mêmes techniques et les mêmes matériaux dont les bois ou "woodblock" dont un grand nombre ont été refaits à l'identique en gravure manuelle. Certes on peut craindre que les moyens de reproduction actuels d'une très grande fiabilité déplace la notion même d'authenticité. 
Aujourd'hui il existe un marché de l'estampe comme il existe un marché de la gravure et tous deux moins confidentiels qu'ils ne furent. Nous le trouvons curieusement abondant.


Pour couper cours à une histoire qui n’en est pas une et pour ne pas sombrer dans un “asiatisme” de dernière génération, nous fûmes portés par des affinités généreuses en lieux déjà fréquentés sur des territoires largement balisés  et qui furent et demeurent cinématographiques, littéraires et musicaux. Nous découvrîmes, bien plus tôt que nous ne pourrions le dire, l’univers d’Ukyo-e, dont le nom très poétique en français le monde flottant, en dehors de l’empire du Levant, ne saurait être le reflet de la réalité  sociétale et sociale de la ville de Edo – ancien nom de Tokyo- et des ses quartiers dont Yoshiwara est le plus “sombrement” emblèmatique


   






Schichinin no samouraï. 
Les sept samouraïs

                               

 

Kanbeï étendard au vent
Valeureux sans maître
Et moine de raison




Katsushiro  jeunesse sage
A se vouloir disciple               
Et déjà souffle de l'avenir

Kikuchyo naïf arrogant
Du courage en partage               
Pour être sans avoir été

Gorobei à l'ardeur simple
Compagnon immémoriel
D'une amitié retrouvée  


Shichiroji tout en silence  
Presque hors du temps    
Et toujours si proche


Heihachi   fendeur de bois
A l' humour juste
Dans le carcan d'un archer


Kyuzo laconique à froid
Le juste trait du sabre
Un regard sans faille.


Que les maîtres en haïkus nous pardonnent d'avoir osé  outrager l'usage et plus encore les règles de ce genre poétique incomparable.
Nous ne saurions profaner ce qui constitue l'un des fondements de la pensée et de la littérature japonaises, à savoir le waka  générateur et inspirateur du haïkaï plus connu sous le nom presque galvaudé de haïkus.



UKIYO-E  EN DECORS ET MERVEILLES.










dimanche 27 décembre 2015

De l'opportunisme à l'imposture 2eme partie



"Une société inégalitaire est fondamentalement totalitaire".
                                       A.71               

  les 1% les plus fortunés de la population de notre pays détiennent 1/4 des richesses soit 56 000 milliards d'Euros cumulés. 


Lundi 7 décembre 2015. Ce qui devait arrivé est effectivement arrivé. Il a fallu toute l'artillerie médiatique tout genre confondu et la faveur dramatique des circonstances pour promouvoir la gangrène politique en propulsant plus qu'il ne le faut la famille Le Pen et consort au devant de la scène où se joue le dernier acte de cette comédie fomentée, orchestrée et mise en scène par 
ceux là même qui poussent aujourd'hui des cris d'orfraie.
La misère politique est à son comble, les oligarchies en sont satisfaites. Le peuple, entre les attentats le terrorisme et une crise économique et sociale gordienne, se trouve dans un complexe anxiogène lourd et instrumentalisé à outrance. La culture politique n'est pas un mythe pas plus qu'elle est une vue de l'esprit. Elle devrait être un fait dans le cursus intellectuel de toute personne civilisée. Les sociétés occidentales minées par des gouvernances libérales  en sont aujourd'hui complètement démunies. Comment, dans cette situation, l'individu pourrait être renvoyé au citoyen. Il lui reste toujours les grandes surfaces et les  poubelles.
Les derniers résultats électoraux en France ne sont pas sans  rappeler ceux récents des élections turques qui se sont déroulées dans un climat de terreur dont la mise en scène n'échappe à personne de lucide.  Les mêmes causes ont généré les mêmes effets qu'il s'agisse de la famille Erdogan (gang) ou de la famille Le Pen les dividendes ont été distribuées à l'aune de crises saturantes tout autant  internes qu'externes,  à la fois sociales, identitaires et comme il se doit sécuritaires. Je suis tenté d'écrire qu'il s'agit là de registres totalement éculés qui ressurgissent contextuellement et qui sont manipulés à volonté. Les révolutions de couleurs fomentées par les pays occidentaux, les Etats Unis en fer de lance, ont perfectionné les procédures  qui participent toutes de la déstabilisation, du complot et de l'attentat et finalement de la guerre civile. 

Les conquêtes coloniales du XIX eme siècle ont largement initié un savoir faire conspirationniste qui a trouvé son point d'orgue (usage) au lendemain de la 2eme G.M . L'avènement d'une bipolarité -est-ouest- de fait ne fut pas du goût des "oxidentaux". Ce complexe névrotique se retrouve presque dans les mêmes termes aujourd'hui, d'autant que les enjeux énergétiques sont bouleversés par la montée en puissance des pays émergents dont la Chine et le retour très énergique  et équilibré de la Fédération de Russie qui impose non un leadership infantile de type hollywoodo-pentagonien  mais une intelligence et une lucidité politiques d'autant plus valorisées que les déficiences   otano-"oxidentales"  se nourrissent abondamment d'inepties et d'impéritie. C'est à croire que le crétinisme préside aux élections et aux recrutements de toutes ces élites libérales et assimilées dont nous subissons les hystéries. Ce n'est certainement pas Madame Vallaud-Belkacem qui me contredira après avoir cédé à l'américain Microsoft le parc informatique de l'EN alors qu'il existe une filière française du logiciel libre. L'affairisme dominant et son corrélat le "lobbying" ont fait office de VRP et de diplomate en s'attribuant à ciel ouvert le cadre éducatif à la fois sensible et vulnérable.  Sarkozy et autre Juppé auraient traité l'affaire avec petits fours et soirée culturelle. Cette décision   pourrait très bien résumer toutes les autres qui participent d'une même politique et d'une même soumission. La vie civile de l'Europe est violemment inféodée à celle des USA déjà engagée dans le couloir du déclin. Je me permets de rejoindre ici la réflexion de Gorbatchev qui invite ce pays  à se repenser très sérieusement et à se redéfinir. Une perestroïka à l'américaine en quelque sorte. Je précise ici que j'ai réajusté ma sympathie politique et intellectuelle pour cet homme  qui ne peut que reconnaitre et encourager  la haute tenue de l'exécutif du Kremlin dont devrait s'inspirer Obama et ses camarades de salon.

Depuis la destruction, très volontaire, du Sukhoï russe par l'aviation turque une singulière clarté s'est faite sur la nature des conflits, sur leurs protagonistes et sur les enjeux. La CIA n'est pas "allé au charbon" pour cueillir des azalées. Je ne crois pas que cette infâme officine donne dans la dentelle ou la méditation.
J'ai toujours été sensible à la personnalité de   Laurent Chwartz et à la clarté de sa réflexion scientifique et plus simplement humaine. Loin de moi de vouloir apprivoiser la stature de cet homme et de la manipuler. Je me suffis à moi-même. Mais de m'y référer me conforte dans l'isolement que je connais et que je n'arrive pas à contrarier.
L'amalgame entre les vérités scientifiques et politiques est d'autant plus supportable que ces deux espaces s'observent à l'aune des intérêts qui sont défendus. Rien n'est moins absolu que ce qui est subordonné au profit. La recherche a une déontologie très souple et bonne fille. La "mafionicose" ne lui est pas étrangère qu'il s'agisse entre autres en abondance, des prothèses mammaires ou du monstrueux médiator.
Je reviens à l'affaire du Sukhoï, tout se tient, qui a eu le mérite d'éveiller l'attention du public sur ce qui était dans la confidentialité des chancelleries. Je n'évoque même plus les médias. La présence éloquente d'éléments irréfutables aide à établir des relations à la fois simples et limpides. Je vais prendre pour exemple le chanteur compositeur d'origine syrienne Abed Azrie que je connais depuis 1976 et  qui fut l'invité de France musique ce dernier vendredi. Que fallait-il attendre de cet homme qui ne fut pas en convenance avec l'attitude du Quai d'Orsay et de l'Elysée ? Le chanteur aujourd'hui   franco-syrien adopte une distanciation très contextuelle quand il parle d'un pays où il ne vit plus et d'une culture dont il n'a plus les tenants et le aboutissants actuels. Il devrait savoir ce qu'il en est de la Syrie en tant qu'Etat, je porte ce peuple et ce pays au coeur, et lui reconnaitre le droit à la souveraineté et à l'autonomie. Le protectorat français est un souvenir des plus désagréables. Je   rappelle ici que Bachar el Assad, lors d'élections, a été légalement réélu. De même que les occidentaux n'ont pas reconnu le référendum criméen , ils n'ont pas reconnu celles-ci et en rajoutent en bombardant, en toute illégalité, le territoire pour atteindre l'enfant illégitime et frondeur, le bien nommé Daech dont l'acte de naissance traine dans les tiroirs de la CIA et associés. J'avoue ne pas comprendre l'opposition syrienne qui n'a d'existence que lorsque l'UE et les USA disent qu'il y en a une. Abed Azrie ne dit pas autre chose.  Je respecte trop cet artiste pour lui accorder quelque étroitesse d'esprit

Il est clair qu'au lendemain de cette effroyable tragédie dont les coupables sont ceux là même avec lesquels il échange des civilités, les propos vont se resituer et les attitudes se réajuster.  Toute la diplomatie américaine, qui n'est que celle, primaire, du bâton, a une rhétorique à la fois simple et perverse devant la force qui la met en défaut voire faillite. Obama n'a eu de cesse de mépriser Poutine lequel a conseillé à Kerry bien fatigué d'aller dormir mais rien en réponse au locataire de la Maison Blanche qui doit s'occuper de la folie qui s'empare du congrés et de ses complices tant en occident qu'au moyen orient.
Je dis bien complices et non des moindres depuis l'intervention soviétique en Afghanistan. On y retrouve dans des entrelacs inexpugnables les liaisons les plus dangereuses et les plus criminelles qu'il s'agisse de l'affaire Karachy et des entremises de Balladur-Sarkozy dans le même espace qu'un certain Ben Laden.  
Mes sentiments à l'endroit de monsieur Assad sont sans intérêt, il est syrien et dirige légalement le pays. Par ailleurs sa popularité est bien réelle ainsi que celle de son épouse qui devrait demander réparation aux médias occidentaux minés par la haine et le mensonge. J'ai rarement lu des propos aussi injurieux et aussi méprisants. Pour mieux m'instruire, j'ai souhaité me saisir de la rhétorique du site wikipédia concernant les évènements depuis 2011. J'ai déjà dit ce que je pensais de cette source. La vérité avec toute sa rigueur lui importe moins que son transfuge rejoignant le déni d'information qui touche tout le monde occidental inconséquent, irresponsable et, comble, corrompu comme jamais. Il faut savoir que la presse, la  télévision et autre radio sans oublier toutes les officines informelles sont dans  les mains "d'info-traficants" dont Murdock est l'archétype. Nous sommes floués, bafoués et manipulés du matin au soir par la télévision qui domine l'espace médiatique. Ce n'est plus de l'endoctrinement, c'est du pourrissement.

Les implications des occidentaux dans le développement de Daech et connexes sont d'autant plus bien réels qu'elles ne datent pas d'hier. Le pillage et le trafic des hydro-carbures, des armes et des hommes engagent non seulement la Turquie dirigée par une famille mafieuse mais les américains encore et toujours avec leurs affidés émiratis et saoudiens. Ces derniers qui ont créé et formé Al Quaida et Daech  de toute pièce sans oublier le monstre otanien qui se gonfle de partout autour de la Fédération de Russie mais singulièrement tempéré ces derniers mois. Les temps sont ils révolus de cette impudence, nenni, qu'il s'agisse des dirigeants et de leurs thuriféraires d'une perversion toujours active et nuisible ou de leur complexe d'hégémonie plus criminogène que jamais. Cette fin d'époque s'achève dans une souffrance sans nom pour des peuples innocents. Aux USA il existe des "ghost towns" et un organisme la FEMA qui les gère et qui le dispute en représentativité aux prisons surpeuplées et autres ghettos pour marginaux. J'ai déjà écrit des choses peu honorables sur la politique de cette administration qui gangrène   l'Humanité tout entière. Que peut on espérer d'un pays dominé par l'argent  et le profit et qui entretient autant d'armes à feu qu'il y a d'habitants ?
Tous mes voeux accompagnent tous les peuples de la Terre et en particuliers ceux qui sont dans le désarroi et dans la lutte. Je m'associe aux peuples argentin et brésilien aujourd'hui dans la déshérence et qui doivent reprendre le combat. 
Je souhaite à la Fédération de Russie  une franche réussite dans ses engagements dont je sais qu'ils sont d'une importance capitale pour le Moyen orient et pour l'Humanité. Quant à l'Occident  et à notre pays en particulier,  il nous reste à réhabiliter nos aspirations humanistes et progressistes et à les rendre viables et inaliénables.     

Je précise, c'est dire le niveau d'hypocrisie de la politique occidentale, que Daech et Al Noshra sont déclarées "organisations terroristes" depuis le 23 décembre 2015 mais la CIA et la NSA, entre autres  ne le sont toujours pas. 
Qu'en est il de ces instances occultes qui se permettent cela ? Le terrorisme est une attitude qui se joue de toutes les justifications avec autant d'aisance qu'il s'estime  justifié. Quant à sa légitimité, la question est à éluder. 

                                                                 m.o.r le 27 décembre 2015
 



Compléments.
Je viens de lire un article de Dan Glazbrook sur Réseau International "Diviser et détruire"chez Libération média.  Ce texte intéresse parallèlement  le développement du nazisme et de Daech et les implications directes des occidentaux.  J'en suis d'autant plus satisfait que je suis dans la même logique analytique que cet essayiste. Qu'il accepte ici toute ma sympathie.
Je vous renvoie à la lettre sur ce blog que j'ai adressée au duo Clarke et Costelle  comme on dit Bud Abott et Lou Costello .

Il eut la certitude de l'enfant
Quand il le découvrit enfoui
Les yeux clos le front froissé
Sur le sein lourd et laiteux
De sa mère endormie.